Restaurant Anne-Sophie Pic à la Maison Pic

Anne-Sophie Pic © GP

Elle rayonne dans sa Drôme natale, ne se contente pas d’être la femme cheffe la plus étoilée du monde (3 étoiles à Valence, 2 à Lausanne au Beau Rivage, 2 à Londres au Four Seasons Ten Trinity Square, une à Paris (à la Dame de Pic de la rue du Louvre, à Megève au Four Seasons et à Singapour), mais se développe au Japon sous la bannière de la maison Dior pour laquelle elle imagine une offre gourmande à sa manière. Parallèlement, elle continue d’explorer tous les terrains possibles et d’épater son monde dans sa maison mère.

Amuse-bouche © GP

Le trois étoiles le plus léger, le plus raffiné, le plus délicat de la planète gourmande ? Et si c’était le sien, cette Maison Pic de Valence qui accueille le meilleur monde des gourmets en lisière de l’ex-Nationale 7, dans un cadre rajeuni. Avec une équipe de salle au taquet, une carte des vins immense, des accords sans alcool instillés par sa sommelière exécutive Paz Levinson, et des plats signatures qui se développent et complètent les menus en sept ou dix étapes.

Petit pois © GP

En ce moment, ses jolis amuse-bouche (tartelette à la carotte et œuf de brochet fumé, pelote de pomme de terre et noix, feuilleté au picodon, tagète et passion), comme le petit pois au thé gyukuro avec géranium rosat et bourgeons de cassis ou encore les asperges vertes fumées au bois de lentisque avec blanc-manger, cédrat et sauge cassis, sans omettre les désormais classiques (et magnifiques) berlingots au thé vert matcha farcis de banon et brousse de brebis font des entrées en matière de très haut niveau.

Asperges vertes © GP

Mais les asperges blanches marinées et laquées au saké, avec morilles farcies, amandes amères, pannacotta au safran, fleur d’oranger et cire d’abeille, le somptueux filet de rouget à la plancha, ormeaux, escargots, sauce au beurre rouge et réglisse – le morceau de bravoure du moment – sans omettre le bouleversant agneau corse (selle et côte) infusé à l’ail noir et fleur d’oranger, déclinaison d’artichauts à la brousse de brebis donneraient envie de remettre le couvert tant la fête gourmande est ici vive, fringante et légère.

Rouget © GP

Les douceurs n’échappent pas à l’enchantement général, comme la rhubarbe avec cacahuète, sureau et vanille fumée, la fraise des bois au riz, thé genmaicha, saké ou encore le craquant millefeuille à la vanille de Tahiti et au jasmin. On n’oublie pas au passage les exquises mignardises – pavlova à la bière blanche et miel de fleur d’oranger, sablé au genmaicha, gavotte chocolat noir vanille fumée.

Agneau corse © GP

Et les vins choisis avec malice par l’expert sommelier Edmond Gasser sont au diapason : saint-péray brut nature en méthode traditionnelle digne d’un bon champagne du domaine du Pin et Michel Chapoutier 2016, condrieu les Terrasses de l’Empire signé Christine Vernay 2020, sans omettre le robuste Saint-Joseph Jean-Louis Chave 2017 ou, mieux, la fine côte rôtie Carmina Pierre-Jean Villa 2016. Une très grande maison !

Rhubarbe © GP