Le Coin

Le Coin, rue du Rocher : le bon bistrot de quartier de Thierry Hingamp – lui en cuisine qui contribue au service de salle – et Edith Falliès – au comptoir mais aussi présentant les idées du jour,  qui jouent, depuis deux décennies, les aubergistes sages et délurés d’un quartier bourgeois. La façade de coin de rue ne paye pas de mine, mais  le cadre de bistrot années 1970 sans apprêt, avec ses chromatismes joyeux au plafond, son grand comptoir, ses banquettes, ses fresques vineuses en bout de salle, met vite à l’aise.

L’accueil est gentil tout plein. L’ardoise chante le grand air de la tradition, avec tous les classiques du genre en ligne de mire. Œuf mimosa au thon, terrine de campagne d’Auvergne bien moelleuse avec ses cornichons, terrine de lapin et confiture d’oignons, tranche de foie gras et ses toasts, endives au jambon, joues de porc aux carottes (certes un peu filandreuses, voire caoutchouteuses), saucisse et aligot, andouillette AAAAA, tranche de gigot sur le grill, exquis chou farci présenté en duo, quenelle de brochet avec son riz « cuisiné », servi en cocotte, araignée de porc ou confit de canard pommes sautées plaisent à tous.

Les desserts sont joliment régressifs, comme le riz au caramel, le flan vanille, la panna cotta et son coulis de fruits rouges servie en bocal, la crème brûlée bien vanillée. Et les vins sont généreusement servis au verre. Et le saint Amour de Rémi Benon à la Chapelle de Guinchay coule en bouche comme du velours.