Le Guersant
« Paris 17e : pleins feux sur le Guersant »
Une belle adresse quasi cachée derrière la porte Maillot, à deux de la porte de Champerret et sur le roulant boulevard Gouvion Saint-Cyr : le Guersant de Nicolas Gounse et Romain Gastell. Ce vrai bistrot comme avant, qui reçoit à toute heure, de 9h à 23h, date des années 1930. Il a conservé son cachet Art déco, avec ses mosaïques au sol, ses banquettes de velours rouges, ses tables en bois, ses panneaux de verre gravé, son grand comptoir d’entrée, ses vins malicieux, ses plats savoureux, sa formule à 22 € midi et soir.
Les produits sont de belle extraction et un brin d’accent basque se glisse ici et là. Hareng pommes à l’huile, terrine de campagne, supions poêlés relevés de piment d’Espelette, poireaux mimosa et oeuf mayo, mais aussi confit de canard pommes sautées, boudin noir en tranche basque de chez feu Christian Parra posé sur sa belle pomme purée, tartare frites, poulet grillé et paleron font plaisir sans manière.
Les desserts d’enfance, comme la mousse au chocolat et crème caramel, ravissent dans la simplicité. La botte pas si secrète que ça de la maison ? Un choix de vins d’importance avec le séducteur rully de chez Bouchard au nez beurré, le méconnu ploussard, rouge pâle, de Frédéric Lornet à Montigny-les-Arsures près d’Arbois ou encore le croquant et si fruité chiroubles de Christophe Savoye qui s’offre là au verre, qui constituent des contrepoints pleins de gaité.
La belle ambiance de copains bâfreurs et farceurs et celle d’habitués sages midi et soir (ce ne sont pas les mêmes) donnent au lieu sa verve et sa couleur.